Critique ciné, critique à chier... épisode III

Publié le par Folzebuth

Cela fait maintenant pas mal d’années que je ressasse les mêmes aigreurs, répétant à l’envi et à qui voulait bien m’entendre mes colères et mes haines sur des sujets aussi éclectiques que passionnants (enfin de mon point de vue surtout…), et souhaitant sans faillir rallier mon auditoire à mon avis à moi, ce qui fait beaucoup trop de « me » pour une seule phrase.
Force est de reconnaître qu’il ne fut pas toujours aisé de convaincre mon entourage du bien fondé de mes positions, tant sur l’adolescence que sur la Corse, sur la royauté, la plastique des présentatrice de JT sur Canal+ ou encore Windows, difficulté à me faire entendre liée la plupart du temps au fait que mes contradicteurs veulent aussi débattre, ce qui a pour odieuse conséquence le fait de m’interrompre, et ce avec le plus souvent une mauvaise foi que seul un homme politique est capable d’avoir en temps normal.

D’où l’existence de ce blog.

En avant,



Après m’être offert un con sur canapé il y a de cela quelques années, ulcéré d’avoir lu son pamphlet minable au sujet d’un de mes films cultes dans la rubrique « courrier des lecteurs » d’un magazine que je n’achète plus (par ici), après avoir sobrement oint de matières fécales les cuistres qui jugent le cinéma sans savoir de quoi il est fait (par là), j’ai décidé ce jour de m’offrir le plus boueux, le plus auto-suffisant, le plus laxatif des magazines soi-disant culturel, j’ai nommé : "Les Inrockuptibles".

Comme à chaque fois qu’il y a trop de choses à dire, je ne sais jamais par où commencer ; attaquons de manière simple par la petite définition de Wikipedia :
Les Inrockuptibles, familièrement appelé Les Inrocks, est un magazine français apparu en 1986, édité par Les Éditions Indépendantes.
(…)
En 1986, Christian Fevret et Arnaud Deverre lancent un bimestriel rock au look sobre et au ton sérieux, uniquement composé d'entretiens et de photos noir et blanc. Leur motivation est l'envie de rencontrer leurs héros (Leonard Cohen, David Bowie...) et de faire découvrir certains artistes d'une scène anglaise alors méconnue. Rapidement, le magazine devient mensuel et des articles sur la littérature et le cinéma apparaissent. Il devient alors reconnu pour ses entretiens de très grande qualité.
En 1995, il change de format et de style et adopte la périodicité hebdomadaire. Il se veut alors généraliste culturel, traitant de musique, cinéma (c’est bien là le problème), littérature, société, télévision, etc. Régulièrement, des compilations sont ajoutées au magazine (titres représentatifs de l'actualité musicale « branchée », extraits de romans, bande annonces de films à venir, etc.).
La rédaction souhaite porter un regard critique sérieux sur les musiques rock et les arts contemporains. Elle aborde l'art et la société avec des opinions bien ancrées à gauche et une approche intellectuelle, jusqu'à paraître élitiste ou snob pour certains.

Alors, ne t’y trompe pas cher lecteur, le « pour certains » noté en fin d’article me concerne implicitement. En fait, on dirait presque que la dernière phrase a été rédigée pour me faire plaisir.

"Les Inrocks", comme ils disent, incarne à lui seul tout ce qui me débecte et m’écœure chez certains de mes contemporains, de plus en plus nombreux, et qui se nomme snobisme intellectuel.

Plus que de longs discours, un exemple simple pour résumer la façon qu’à ce torchon d’évaluer la qualité d’un film. Tu choisis un film qui semble faire l’unanimité, qui bénéficie d’un accueil favorable du public, de la profession et de la presse spécialisée (spécialisée dans le cinéma, hein, parce que l’avis de Elle ou de Match m’intéresse à peu près autant que l’horoscope de Britney Spears), qui jouit* d’une campagne de promo faite d’éloges dithyrambiques : pour "les Inrocks", le verdict est sans appel, le film est à chier.

undefinedChoix n°1 : Bienvenue chez les Ch’tis.
Comédie de Danny Boon sur laquelle je me garderais de me prononcer dans la mesure où je ne l'ai pas encore vue, mais dont l'accueil public et professionnel rapporté par les medias laisse à penser que le film est, au pire agréable à regarder, au mieux très réussi.
Barème allociné presse : 3 étoiles

Barème allociné public : 4 étoiles
Note des Inrocks : 1 étoile





Ca marche, c’est populaire, tous les cons y vont, c’est de la merde.
Cette devise doit à mon avis être affichée sur tous les murs de la rédaction de ce torche-cul.

undefinedChoix  n°2 : There will be blood

Drame américain 8 fois nommé et 2 fois vainqueur aux oscars 2008, dont un trophé pour la prestation de Daniel Day-Lewis, un vague acteur bleu-bite anglosaxon, internationalement reconnu pour son jeu cabot et grossier et son incapacité crasse à laisser transparaître de l'émotion dans ses interprétations... enfin du moins c'est ce qu'en pense "les Inrocks".
Barème allociné presse : 4 étoiles

Barème allociné public : 3 étoiles
Note des Inrocks : 1 étoile



Que faut-il penser d’un courant de réflexion qui ne revendique son existence que dans l’opposition brute et systématique ? Que penser d’un magazine prétendument critique qui n’a pas besoin de voir un film pour le noter, dans la mesure où il suffit de prendre le contre-pied systématique de la populace et de ses confrères jugés populo-démago-raccoleurs … ?

undefinedChoix n°3 : Le Labyrinthe de Pan
Véritable bijou de cinéma, chef d’œuvre salué par le public et la presse internationale, pour Guillermo Del Toro touché par la grâce et nous livrant un film d’une beauté plastique, d’une précision scénaristique et d’une mise en scène maîtrisée…
Barème allociné presse : 3 étoiles
Barème allociné public : 3 étoiles
Note des Inrocks : 1 étoile




Je n’ai même pas à forcer pour trouver de l’eau à mon moulin, il me suffit de cogiter 15 secondes pour dégoter un film qui :

a- m’a plut
b- a eu du succès, public et critique
Il ne reste plus qu’à aller sur le site allociné.com qui répertorie les avis publiés dans la presse, plus ceux laissé par les internautes. Si "Les Inrocks" s’est prononcé sur le film auquel j’ai pensé, celui-ci a son étoile unique et le petit commentaire merdeux la justifiant.

Un dernier pour la route…
undefinedChoix n°4 : Ne le dis à personne
Film multi-Césarisé, sincère et efficace, proposant une alternative à ce que l’hexagone est capable de produire en général – avec certes des choix de casting que je n’aurais pas fait, mais un résultat tout à fait respectable au final.
Barème allociné presse : 2 étoiles
Barème allociné public : 3 étoiles
Note des Inrocks : 1 étoile





Ce qui est d’ailleurs intéressant, s’il on veut être exhaustif dans le référencement des critiques ès bon goût made in « je-me-la-pète », c’est de constater que "les Inrocks" se tirent la bourre avec 2 autres champions de la diarrhée assassine motivée par la seule opposition au reste du monde, que sont "les cahiers du cinéma", et "Libération"… Ces mêmes à "Libération" qui publient, lors de sa sortie,  un article sur le film de Jean Pierre Jeunet, « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » en le traitant de film Pétainiste…
il faut oser l’écrire.
(ce qui me rappelle du Audiard dans le texte : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! »). Je recommande d'ailleurs la lecture de cet article sur le sujet.
Et quand tu regardes le parcours d’un type comme Jean Marc Lalanne, actuel Rédac Chef des Inrocks dont l’éclat du regard, quand il parle de films, n’est pas sans rappeler un lama sous tranquilisants, ben tu comprends mieux.
La boucle est bouclé ; "les Inrocks", "Les cahiers du cinéma", "Libé" : le triumvirat de l’intellectualisme pompeux, imbu de sa supériorité supposée, élitiste sur de mauvais postulats.

Encore un fois, afin de tiédir ceux qui revendiquent le droit de critiquer un film, l’objet de cet tirade n’est pas de le nier. Quand un film est raté, je suis le premier à le dire, en étayant ma critique d’arguments mélangeant mes goûts personnels, ma petite connaissance théorique des métiers du cinéma, et ma vaste (oui, parfaitement) expérience de spectateur cinéphage glouton. L’impression que j’ai face à un long métrage n’est pas et ne sera jamais dictée par antagonisme à ce que « La France d’en bas » en a ressenti.

"Les Inrocks" ne sait faire que dans la dissension pour satisfaire un lectorat qui en redemande, afin de se satisfaire de l’impression de faire partie d’un dessus de panier, ou d’un gratin, c’est selon.
Une telle condescendance a pour moi l’odeur et le goût du caca, mais ce n’est qu’un avis perso.

Ce que j’aimerais, en revanche, c’est que ces cuistres à grosse tête nostalgiques de la nouvelle vague restent enfermés dans leur magazine intellectuello-masturbatoire, et arrêtent de squatter l’antenne de chaîne de télé pendant des émissions que je regarde, ça m’emmerde.
 

Folzebuth  undefined


*A ceux qui sont arrivé sur ce blog en cherchant sur google « Britney Spears qui jouit »… toutes mes confuses.

Publié dans Cinéma & critiques

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J
Folzebuth                                                                "Drame américain 8 fois nommé et 2 fois vainqueur aux oscars 2008, dont un trophé pour la prestation de Daniel Day-Lewis, un vague acteur bleu-bite anglosaxon, internationalement reconnu pour son jeu cabot et grossier et son incapacité crasse à laisser transparaître de l'émotion dans ses interprétations... enfin du moins c'est ce qu'en pense "les Inrocks"."Partages-tu cette critique concernant DDL ainsi que le film lui-meme?Jeremy
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F
<br /> Je ne partage absolument pas l'avis des Inrocks quand ils qualifient le jeu d'acteur de Day Lewis de cabot. J'ai vu<br /> suffisamment de film avec cet acteur pour pouvoir affirmer que son jeu est qualifiable de bien des manière, mais pas cabot. Quand un acteur joue bien et a le bon goût d'être en dehors du star<br /> system, ça m'emmerde qu'un journaleux le descende pour faire parler de lui.<br /> Pour ce qui est du film, je me garderai bien de me prononcer dessus dans la mesure où je ne l'ai pas vu ; du moins pas encore.<br /> Ce que je critique, c'est la position SYSTEMATIQUEMENT antagoniste de ce magazine à l'égard de l'avis général.<br /> <br /> <br />
N
j'adhère à fond à ton ras le bol, d'ailleurs je ne vois pas quoi ajouter de plus tellement c'est bien dit !
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F
Pas mieux.
A
Sans vouloir me servir de tes commentaires de blog comme d'une tribune personnelle, je souhaite quand même répondre à ta question sur le Labyrinthe de Pan. Je sais dores et déjà que je n'arriverai pas à la hauteur de ta gouaille poétique (non, j'ai pas honte de placer des oxymoron comme ça, sans prévenir), mais je vais tenter malgré tout.Selon moi, il y a trop de mélange des genres et aucun ne sert ou n'appuye correctement l'histoire. Le film, partant pourtant d'une idée alléchante, n'a pas réussi à me captiver au point de le faire grimper at-the-highest-level-top-priority-of-my-favorite-list !Mis à part ce sentiment tout personnel sur le film, j'ai trouvé Sergi Lopez excellent ! Dérangeant, donc parfait !Et pi toutes manières, et bein, même que le but de ton billet, c'était pas de défendre tel ou tel film, c'était de dire que Les Inrocks, il faisait rien qu'à vouloir se démarquer, quoiqu'ils pensent au départ. Na ! (moins classe, cette dernière phrase... j'arrive pas à tenir aussi longtemps que toi dans l'art rhétorique ;o))
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F
Tu aurais tort d'hésiter à user de cette zone d'expression libre que sont les comm. de ce blog dans la mesure où, j'ai sollicité ton avis, et que d'une manière générale, le commentaire est un témoignage d'intérêt manifeste que l'administrateur (ça fait pompeux) que je suis ne saurais dédaigner, bien au contraire.Pour en revenir à "Pan", je suis entièrement d'accord avec toi sur le mélange que représente ce film, et c'est, à mon goût, justement un de ses points forts ; au même titre que Shaun of the Dead associe brillament comédie romantique et horror flick bien juteux.Un film est pour moi un chef d'oeuvre si celui ci arrive à me faire pleurer, flipper et rire ou sourire sur sa durée.Quant à Sergi Lopez, je confirme également que sa performance est purement étourdissante et démoniaque.Pour résumer, concernant le cinéma, longue vie aux débats d'avis intelligents faits de propos nuancés, mort aux opinions tranchées et arbitraires basées sur la simple crainte de penser comme tout le monde (je précise "concernant le cinéma" car sur d'autres sujets, il serait tellement plus agréable que tout le monde pense unilatéralement).
A
Hou qu'il fait mal celui-là !!!Même si je ne suis pas d'accord sur les avis que tu rapportes sur certains films (Le labyrinthe de Pan, pour les puristes du détail) je trouve que tes arguments sont nourris de bon sens !Je ne vais pas une fois de plus te féliciter, si ?
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F
Alors sur tes 3 remarques :Disons que cela fait partie de ces articles qui faisandent en moi depuis longtemps, alors quand ils sortent, ça boucanne un peu.Concernant ton avis sur le Labyrinthe de Pan, on a tous le droit d'avoir son avis, tant que celui-ci repose sur des arguments autres que la popularité du métrage, popularité à laquelle on serait supposément allergique.(et sinon, qu'est-ce qui t'as déplu?)Pour la dernière question : si si (j'adore)
N
Ah ! J'aime commencer ma journée par un truc comme ça. Les "Inrocks" ont bien le droit de mépriser les gens nan ? Finkielkraut les qualifiait de "staliniens branchés". Desproges : "Dans les milieux dits artistiques, [...] on rencontre des brassées de démocrates militants, qui préfèreraient crever plutôt que d'être plus de douze à avoir compris le dernier Godard" (Chroniques de la haine ordinaire). Quant à moi, j'avoue un peu mépriser ce type d'énergumènes "rock" façon intello de mes 2. Bonne journée et keep on fightin'.
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F
Un  homme qui cite du Desproges est un homme selon mon coeur.Le mépris... tu as raison, c'est bien de cela dont il s'agit. Une équipe autoproclammée élitiste dont le fer de lance se résume à mépriser au plus haut point ce que la majorité semble apprécier.Alors oui, méprisons-les en retour ; mais j'ajoute tout de même que le cul leur pèle (parce que je suis comme ça... généreux)