Cinéma bon, cinéma caca
Oui je sais, ce blog prend un peu la poussière ces temps-ci. Mais j'ai une bonne excuse, et pis c'est tout.
Parlons cinéma voulez-vous ?
Alors que le WE dernier je découvrais l'émission d'Allociné sur les films DTV ("direct to vidéo" maman, sont des films ne passant pas par la case de l'exploitation en salle), émission que je recommande d'ailleurs car l'animateur se débrouille pas mal, me laissais-je aguicher par un film nommé Salvage.
Dès lors m'enquiers-je de dégotter le torrent qui va bien - cessez de me juger - quelle ne fut ma surprise de découvrir que 2 films récents portaient le même nom. Un canadien de 2006, renommé Gruesome pour le marché Britannique (?), et un autre anglais de 2009, les deux étant dans le registre du film d'épouvante. Qu'à cela ne tienne, j'ai récupéré les 2, dont voici les critiques, dont le côté un peu expéditif, dont je m'excuse par avance, est dû à un planning chargé.
SALVAGE
Synopsis : Des gens d'une banlieue bourgeoise sont cloîtrés de force chez eux par l'armée alors qu'une menace rôde dans le voisinage. Une mère va coûte que coûte tenter de rejoindre sa fille réfugiée de l'autre côté de la rue.
Bon, soyons clair, ce film n'est pas bon. Attention, SPOILERS multiples
Les acteurs principaux ne sont pas crédibles. Mal dirigés ou sans talent, ils passent à côté de ce qui aurait pu être un rôle intéressant qu'aurait sublimé d'autres interprètes plus doués. Mention spéciale au rôle féminin principal (la mère), qui joue l'hystérie compulsive quand il faudrait jouer la rage et le désespoir. La réalisation est sans la moindre trace d'inventivité, les jump scares du pauvre se multiplient (jump sare, procédé cinématographique très classique du film d'horreur consistant à surprendre le spectateur avec un effet de surprise à l'écran accompagné d'un stress musical), et surtout, et c'est ce qui m'a le plus agacé, les aberrations scénaristiques sont légions.
Pour garder secret une erreur militaire, les types des forces spéciales envahissent le quartier et boucle les gens chez eux en début de film. Puis les mêmes types équipés de fusils d'assaut déssoudent du prolo en pantoufles au calibre 5,56 pour des raisons qui en fait n'ont pas d'autres justifications que celle d'éclabousser la caméra et divertir le spectateur. L'exemple du médecin à ce titre et particulièrement éloquente. Tout autant est absurde l'exécution du partenaire de madame... et j'en passe et des meilleures (comme la fille de la voisine).
En fait, en l'écrivant, je me rends compte que le film peut se résumer à : le boogeyman bute les militaires, les militaires butent le voisinage. Consternant.
D'ailleurs, comme le réal ne souhaite pas déflorer trop vite qu'il s'agit d'un "grabou griffu" qui va désosser du soldat avec ses pattounes pendant le métrage, la première victime, un gosse, se fera tuer - hors champ - d'un coup de bâton sur le crâne ! Un peu comme si la première victime dans les dents de la mer était tuée par le requin, hors champ, d'un coup de harpon...
Toujours dans les imbécillités du story-board, on notera aussi le moment ou machin - le gars avec qui la mère à couché - se fait attraper par la taille en voulant se réfugier dans les combles. Tu vois le genre... on est monté à deux en avalant l'escalier quatre à quatre, avec le grabou aux fesses mais très lent tu vois, histoire d'avoir ensuite le temps de grimper, elle, sur un escabeau, passer sous le toit et là hop, lui se fait attraper alors que ses jambes pendent encore. Emoi, souffrance, choc... ça y est, la bête l'a eu... cette même bête qui trucide du militaire surentraîné depuis 50 minutes, et ça se voit dans ses yeux... ben tu crois si tu veux, 10 minutes après il revient ! Toujours dans l'analogie avec "Les dents de la mer", le IV cette fois (un bien mauvais film aussi), ça m'a rappelé cette séquence mémorable où le personnage de Mario Van Peeble tombe au sens littéral dans la gueule béante du requin blanc, se fait mâcher, et ressort de l'eau 5 minutes après.
Pour finir, le grabou, pour ce qu'on en voit, ne ressemble à rien, ou plutôt si, à un clodo qui s'est mangé un train. Il mugit comme un Alien parce que c'est plus terrifiant ainsi, sauf au début vous comprenez bien, le coup du bâton sur le crâne n'étant pas compatible avec...
Même le sang, dont on pourrait penser qu'il s'agit d'un accessoire à soigner dans un film de genre, ben même ça ne ressemble pas à ce que ça devrait, mention spéciale à ce plan que je nomme "sauce barbecue, qui me donne envie de Nuggets de poulet.
Enfin la VF est proprement à chier mais bon, c'est tellement récurrent aujourd'hui que cela frise le pléonasme.
Le seul truc qui m'a semblé crédible et intéressant se trouve dans la relation du père divorcé avec sa fille, ce qui constitue le préambule du film. C'est con, on ne le revoit plus lui par la suite.
GRUESOME (SALVAGE)
De bien meilleure qualité cette bête.
Synopsis : une jeune fille se voit mourir entre les mains d'un assassin psychopathe, pour se réveiller ensuite sur son lieu de travail, et cela inlassablement, malgré ses vaines tentatives pour changer le cours des choses car connaissant son agresseur...
Exemple type du film à voir et à revoir, Gruesome (que je continuerai à nommer ainsi pour ne pas le confondre avec l'autre bouse) est ce qu'on pourrait qualifier de pendant horrifique du film "Un jour sans fin".
Véritable réussite de bout en bout, avec des acteurs justes, surtout les 2 principaux que sont la jeune Lauren Currie Lewis et son bourreau, l'excellent Chris Ferry, que je découvre ici.
L'idée principale du film, que je ne dévoilerai certainement pas ici, est assez géniale, même si elle n'est pas aisée à comprendre de prime abord. Perso il m'a fallut un moment et l'aide de l'excellente critique de Stéphane ERBISTI sur le site Horreur.com pour y voir clair, et le côté génial du truc te saute alors à la figure (ahaha). Attention, à ne lire sur le site en question que lorsque vous aurez vu le film.
Le film est jusqu'auboutiste dans ses choix artistiques et je le déconseille aux inhabitués du genre, aux femmes enceintes, aux cardiaques, aux moins de 16 ans, et à plus forte raison aux filles cardiaques enceintes à moins de 16 ans. Une séquence en sous-sol est à ce titre particulièrement insupportable.
Je n'en dis pas plus, ce serait moche de gâcher ce plaisir, mais j'invite les maniaques qui iront le voir, lire la critique que je cite plus haut, car elle reflète très bien ce que j'en pense. Ici
C'est très exactement ce genre de film qui donne ses lettres de noblesses au genre, là où des "Souviens-toi l'été dernier" de mon derrière l'abaissent.
PS : sympa à voir également, "Le cas 39", avec la miss Zellwegger, pas mal du tout malgré un scénar un peu prévisible par moments.