Mc Forget
Salut cher lecteur,
En guise de reprise, je te propose un courrier posté ces jours-ci au McDo du coin (le nom de la ville ayant été soigneusement crucifié par mes soins)
A toute personne en charge du bon fonctionnement du service à l’établissement Mc Donald, à XXXXXXX.
Madame, Monsieur,
Je prends mon clavier et quelques minutes de mon temps pour vous faire part d’une anecdote survenue il y a de ça 1 mois et demi, anecdote dont le caractère commun et répétitif fait qu’elle aura sans doute été oubliée dans le quart d’heure par le personnel en casquette qui l’aura vécue, mais qui de mon point de vue de client, m’aura fait monter la température à des sommets que peuvent envier n’importe quelle grippe.
Les faits :
Je me suis présenté au "drive" de votre établissement à 11h32, ceci étant une estimation calculée à rebours sur la base de l’heure affichée sur le ticket de caisse en sachant que j’étais le seul véhicule à cette heure là (mais ça n’allait pas durer) et que ma commande ainsi que le paiement furent rapides.
Le drive présente cette commodité de récupérer les produits directement dans sa voiture pour les manger chez soi, avec une garantie de service rapide, les articles y étant délivrés en priorité car une seule caisse y est affectée, contrairement au service en salle. Servir le "drive" est donc une priorité afin d’éviter tout engorgement automobile ; je tiens cette information de ma propre expérience, ayant par le passé travaillé dans votre établissement.
Arrive le moment tant attendu de la livraison des produits…
La jeune personne qui me tend les poches m’avise, et les habitués de votre enseigne qui me liront* pourront témoigner du côté régulier de la chose, qu’il manque un article. Dans la foulée, elle m’invite à me diriger vers un emplacement réservé aux commandes en attente, ce qui d’ailleurs corrobore mon précédent propos sur la fréquence à laquelle les articles font défaut, c’est qu’une place est dédiée pour les y attendre…
Bref.
Peu enclin à contrarier mon prochain d’une manière générale, et dans un élan d’empathie confraternelle avec cette personne dont j’occupais la place il y a de ça 12 ou 13 ans, j’obtempérais sans mots dire et me stationnais sur ledit emplacement.
Là où le bât blesse, c’est que j’y suis resté 20 minutes.
Le temps est une notion toute relative.
20 minutes dans un parc de loisirs, c’est très court.
20 minutes de sommeil dans une nuit, c’est très court.
Avec 2 enfants dans la voiture, en plein soleil du mois d’août, 20 minutes, c’est très long.
Je suis sorti à 2 reprises de mon véhicule pour rentrer dans votre établissement, faire la queue à gauche des caisses derrière ceux qui attendent leur café, pour me manifester et me rappeler au bon souvenir de votre personnel devenu fébrile car midi et son rush approchaient.
Ayant, lors de ma deuxième sortie, réussi à récupérer ma pitance, avec une mine fort peu amène je vous le confesse, je retournais à mon véhicule et prenais soin de relever l’heure, 11h56, dans l’idée de vous écrire.
Alors justement, pourquoi je vous écris ?
Nullement pour que le personnel en place à cet instant soit réprimandé, raison pour laquelle je reste vague sur la date, mais plus pour vous informer que le système de "parking d’attente des produits en retards" peut parfois se transformer en "mise en quarantaine du client tombé dans l’oubli", et que cette triste expérience m’a fait prendre une décision simple et définitive que je vous livre :
Je continuerai à venir de temps à autre faire le plein de victuailles dans votre établissement, via le "drive", pour ripailler à mon domicile ; mais si d’aventure un article manquant conduisait votre employé(e) à me diriger vers la place maudite, cette invitation se verra poliment mais fermement déclinée.
Gageons que ma présence thrombus dans votre unique artère de circulation saura à la fois accélérer le mouvement et réduire à néant les chances que l’on m’oublie.
Cordialement,
*oui, car parallèlement à un envoi en courrier postal à votre adresse, cette lettre sera par ailleurs mise électroniquement à disposition de mon entourage, raison pour laquelle je m’adresse aussi à eux.