Montebourg, basidiomycète

Publié le par Folzebuth

Préambule
Il en va de certains hommes (ou femmes) politiques comme de l'affichage d'un message d'erreur sur PC ; c'est dès qu'il apparaît que j'ai envie de gifler l'écran.
Pour te dresser une liste non exhaustive, sans parité et hétérogène en matière de couleur de carte :
José Bové (extrême gauche),
Jean-Luc Mélenchon (gauche),
Roger Karoutchi (droite),
Nadine Morano (droite),
Brice Hortefeux (extrême droite)

A ce titre, Arnault Montebourg se pose là en la matière, ma télévision peut douloureusement en témoigner.
Tu ne sais pas qui est Arnault Montebourg ? Mais si tu sais bien, le Roi de la savane...


Je ne vais pas ici faire le résumé du parcours politique de cette ablette, clique sur son museau si tu veux en savoir plus, pas plus que je ne m'étendrai sur les raisons qui amènent à le « black lister » dans mon estime, ceci n'est pas un blog d'analyse politique ; vous avez votre ressenti, j'ai le mien.


Ce qui m'amène à parler de lui est l'attitude globale qu'il adopte ces derniers temps à l'égard des micros tendus, et plus spécifiquement la récente réponse qu'il livra à une journaliste potache que la carte de presse autorise à errer dans les couloirs de l'assemblée nationale pour poser des questions plus ou moins sérieuses accommodées au ton de l'émission qui la mandate.


Avant d'aller plus loin, il faut savoir que Montebourg est maître dans l'art de se ridiculiser sur un plateau de télé, sur Canal+ en l'occurrence, où il réalisa la performance suivante...

Je vous rappelle que sieur Montebourg est avocat de formation... fascinant non ? Rappelez-moi de ne jamais me faire défendre par un tel artiste, je risquerais la prison ferme pour avoir giflé un élève (non je ne suis pas prof, c'est un exemple !).

Il y eut par ailleurs une séquence mémorable dans l'émission « La matinale » de la même chaîne, où il trouva le moyen de se louper en s'asseyant sur le tabouret qui lui était destiné, se retrouvant sur le derrière avec le nez au niveau de la table... désopilant et vexant, tout dépend de quel côté on se situe (un bon point, un verre offert ou une nuit d'amour à celui qui me trouve la vidéo en question).

Ces déboires mélangés au ton sarcastique et sans complaisance qu'adoptent de plus en plus les chroniqueurs politiques ont rendu ce jovial félin amer et bougon, si l'on en juge par l'attitude qu'il adopte depuis à l'égard des journalistes de cette chaîne (je ne peux pas juger des autres, je ne les regarde pas).

J'en reviens donc à ma journaliste potache et à ses questions décalées.
La question adressée aux députés était, après la déculottée française en coupe d'Europe, si selon eux, le Président Nicolas Sarkozy devait donner son avis sur le prochain sélectionneur en équipe de France, surfant malignement et sans grande finesse sur l'éviction de PPDA du 20h de TF1 au profit de Laurence Ferrari dont il se dit qu'elle aurait été orchestrée par le chef de l'état.
La plupart des députés se prêtent au jeu et répondent soit avec humour, soit avec sarcasme s'ils sont de gauche, soit éludent la question d'un sourire et d'une paraphrase dont seuls les politiques ont le secret.
Mon pote Arnault, lui, a une façon toute personnelle de rabrouer la journaliste :
"Ecoutez, ce n'est pas à moi de répondre à ce genre de question, je m'occupe moi de chose sérieuses !"

À une morne question se voulant cocasse, cette réponse me fit tiquer.

"La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié." aurait enoncé Edouard Herriot. Magie de la mémoire et gloire à mon peu de culture*, à l'instant où il prononça ces mots, je re-cite : « (...) je m'occupe moi de chose sérieuses ! » me revint à l'esprit le passage d'une œuvre archi-classique qui berça ma jeunesse...
Le roman s'appelle « Le petit Prince ». Il fut écrit par un certain
Antoine...
Nous sommes au chapitre sept...

***

Le cinquième jour, toujours grâce au mouton, ce secret de la vie du petit prince me fut révélé. Il me demanda avec brusquerie, sans préambule, comme le fruit d'un problème longtemps médité en silence:
- Un mouton, s'il mange les arbustes, il mange aussi les fleurs ?
- Un mouton mange tout ce qu'il rencontre.
- Même les fleurs qui ont des épines ?
- Oui. Même les fleurs qui ont des épines.
- Alors les épines, à quoi servent-elles ?
Je ne le savais pas. J'étais alors très occupé à essayer de dévisser un boulon trop serré de mon moteur. J'étais très soucieux car ma panne commençait de m'apparaître comme très grave, et l'eau à boire qui s'épuisait me faisait craindre le pire.
- Les épines, à quoi servent-elles ?
Le petit prince ne renonçait jamais à une question, une fois qu'il l'avait posée. J'étais irrité par mon boulon et je répondis n'importe quoi:
- Les épines, ça ne sert à rien, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs !
- Oh!
Mais après un silence il me lança, avec une sorte de rancune:
- Je ne te crois pas ! Les fleurs sont faibles. Elles sont naïves. Elles se rassurent comme elles peuvent. Elles se croient terribles avec leurs épines...
Je ne répondis rien. A cet instant-là je me disais: "Si ce boulon résiste encore, je le ferai sauter d'un coup de marteau." Le petit prince dérangea de nouveau mes réflexions:
- Et tu crois, toi, que les fleurs...
- Mais non ! Mais non ! Je ne crois rien ! J'ai répondu n'importe quoi. Je m'occupe, moi, de choses sérieuses !
Il me regarda stupéfiait.
- De choses sérieuses !
Il me voyait, mon marteau à la main, et les doigts noirs de cambouis, penché sur un objet qui lui semblait très laid.
- Tu parles comme les grandes personnes !
Ça me fit un peu honte. Mais, impitoyable, il ajouta:
- Tu confonds tout... tu mélanges tout !
Il était vraiment très irrité. Il secouait au vent des cheveux tout dorés:
- Je connais une planète où il y a un Monsieur cramoisi. Il n'a jamais respiré une fleur. Il n'a jamais regardé une étoile. Il n'a jamais aimé personne. Il n'a jamais rien fait d'autre que des additions. Et toute la journée il répète comme toi: "Je suis un homme sérieux ! Je suis un homme sérieux !" et ça le fait gonfler d'orgueil. Mais ce n'est pas un homme, c'est un champignon !

***


A méditer... jeune lion...
Ce qui rime avec avocaillon, couillon, et champignon.



Folzebuth


*oui, l'étendue de mon savoir doit tenir sur quatre feuilles de PQ

Publié dans Je me marre !

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O
connais tu la devise shadock "il vaut mieux utiliser son intelligence à des conneries que sa conneries à des choses intelligentes"?
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F
<br /> Nan.<br /> Mais je connais celle-ci : l’intelligence, c’est la chose la mieux répartie chez les<br /> hommes, car, quoiqu’il en soit pourvu, il a toujours l’impression d’en avoir assez, vu que c’est avec ça qu’il juge<br /> <br /> <br />
S
Parmis les mycètes, je parie que Montebourg est l'Amanite Phalloïde... et il est encore jeune...Après une aussi bonne blague je ne trouve rien à ajouter, alors je m'en vais.
Répondre
F
<br /> <br /> Nada mas<br /> <br /> <br /> <br />
N
un peu de poésie et de tendresse dans ce monde de politiques snifbon j'avoue que j'avais pas d'avis sur ce monsieur (quelle grande conscience politique que la mienne!) mais cet article est bien écrit et il tombe juste comme souvent
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F
<br /> <br /> ne pas s'intéresser à ce genre de médiocre ne relève pas à mon sens d'une carence de conscience<br /> politique, c'est juste du bon sens.<br /> Et merci du compliment <br /> <br /> <br /> <br />